Les fautes d'orthographe dans les tatouages.

 

Pour eux, il est trop tard. Mais apprenons de leurs erreurs.

Les fautes d'orthographe dans les tatouages.

 


Petit exercice : ces phrases comportent des erreurs, quelle serait votre correction ?
  1. « Erreure de jeunesse »

  2. « Ne rêve pas ta vie, vie tes rêves »

  3. « N'attend rien car le temp ne t'attend pas »

  4. « Que Dieu est pitie de mon âme »

  5. « Enfermer dans la vie, libre dans l'esprit »

  6. « Ma vie à commencée le jour où tu es né ! »

 

Loin de moi l'envie de me moquer. Les raisons pour lesquelles on commet des erreurs d'orthographe sont nombreuses et la plupart du temps, c'est le système qui est à blâmer.

On peut estimer que les tatoueurs ont une responsabilité et se doivent de vérifier ce qu'ils vont graver dans la peau. Peut-être est-ce la faute du client dont le modèle comportait déjà une erreur ? Quoi qu'il en soit, ce qui est fait restera indélébile, et la punition est suffisamment sévère pour ne pas en rajouter. Cependant, en guise de réconfort, leurs « bourdes » peuvent nous être utiles. Apprenons donc de leurs erreurs !

 

 

 

 

 

« *Erreure de jeunesse » : la lettre de trop.


C'est un nom féminin et pourtant, il ne s'achève pas sur un « e » muet.
On associe naturellement les mots féminins à la lettre finale « e », comme dans « l'heure, la demeure ». Mais c'est très loin d'être la règle, et de nombreux noms communs féminins ne prennent pas de « e » final :

 L'aigreur, la candeur, l'horreur, la grandeur, la fleur, la sueur, la maigreur, la blancheur, la douceur... l'erreur.

Il aurait fallu tatouer :  
Erreur de jeunesse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« *Ne rêve pas ta vie, vie tes rêves » : ne pas confondre la conjugaison de vivre et le nom la vie.

 

Il est bon de connaître le groupe des verbes. Et ce tatoueur n'est pas tombé dans le premier piège : les verbes du premier groupe comme « rêver » ne prennent pas de S à la deuxième personne du singulier (tu) à l'impératif.
Rêver : rêve, rêvons, rêvez.

Par contre, « vivre » n'est pas du 1er, mais du 3e groupe. Il se conjugue ainsi à l'impératif :

Vis, vivons, vivez.

Il aurait fallu tatouer :
Ne rêve pas ta vie, vis tes rêves. 

*« N'attend rien car le temp ne t'attend pas » : conjuguer les verbes en -dre

 

Ce tatoueur fuyait les S, il en manque en effet deux !
Passons rapidement sur le fait que le mot « temps » s'achève par un S (si vous l'oubliez, dites-vous que le temps comporte toujours plusieurs secondes, minutes et heures).
Les verbes en -dre se conjuguent en -ds à la deuxième personne du singulier (tu), sauf ceux qui comportent un duo de voyelles, tel « peindre » :

     Je peins, tu peins, il/elle peint, nous peignons, vous peignez, ils/elles   peignent.

À l'impératif, attendre se conjugue ainsi :

    Attends, attendons, attendez

Il aurait fallu tatouer :
          N'attends rien, car le temps ne t'attend pas.

« *Que Dieu est pitie de mon âme » : le mauvais auxiliaire.


C'est encore un grand classique de l'erreur que le choix du mauvais auxiliaire.
Passons sur le fait que « dieu » est censé prendre la majuscule, et « pitié » un accent aigu. Si l'on choisit l'auxiliaire « être », alors Dieu = pitié. Or le verbe ici est « avoir pitié »  employé au subjonctif.

Petit rappel
   que j'aie
   que tu aies 
   qu'il/elle ait
   que nous ayons
   que vous ayez
   qu'ils/elles aient
Il aurait fallu tatouer :
           Que Dieu ait pitié de mon âme. 

 

 

 

 

 

 

 

« *Enfermer dans la vie, libre dans l'esprit » : confondre infinitif et participe passé.

 

Pour ce tatouage, à nouveau, il faudra passer sur l'absence de typographie : ni majuscule, ni virgule, ni point et la formulation « dans l'esprit » à laquelle on pourrait préférer « en esprit ».

 

L'erreur qui nous intéresse est le verbe « enfermer » écrit sous sa forme infinitive, alors qu'il devrait s'agir du participe passé.


Il aurait fallu tatouer :
Enfermé dans la vie, libre dans l'esprit.

 

 

 

 

 

« *Ma vie à commencée le jour où tu es né ! » : l'accord du participe passé + confondre la préposition à et l'auxiliaire avoir.

 

On a là une double erreur. Tout d'abord, l'auxiliaire « avoir » conjugué ne doit pas prendre d'accent. Le « à » avec accent étant réservé à la préposition (on les distingue en mettant le verbe au passé "Ma vie avait commencé").

 

N'oublions pas que le participe passé employé avec « avoir » est invariable (sauf si le complément direct se situe avant, comme dans : "Sa vie, elle l'a commencée quand son fils est né. ")


Il aurait fallu tatouer :
Ma vie a commencé le jour où tu es né !
 

 

 

En conclusion


On conseille souvent de longuement réfléchir avant de se faire tatouer, peut-être est-ce pour éviter les fautes d'orthographe ? Moi-même encrée, je comprends parfaitement cette inclination, cependant, il vaut parfois mieux réfléchir avant d'agir.

Si votre prochaine parure dermique est un lettrage, n'hésitez pas à faire relire votre texte par plusieurs personnes !